jeudi 26 mai 2011

Odilon Redon 23 mars - 20 juin 2011 Grand Palais


Odilon Redon, Prince du rêve... merveilleuse exposition qui porte bien son nom, car c'est bien le rêve qui parcours les oeuvres du peintre.

Le rêve sous toutes ses formes : l'étrangeté (parfois cauchemardesque) des lithographies et fusains à sujets précocement surréalistes, la mélancolie des huiles et pastels aux couleurs intenses, la douce rêverie des décors, reconstitués pour l'occasion.

Au fil de l'exposition, on réalise comme Odilon Redon est un peintre atypique ! Tellement atypique qu'on ne le catalogue pas dans un courant - comme la plupart des artistes - mais on le hausse au rang de précurseur. Précurseur du symbolisme et du surréalisme mais aussi référence pour les Nabis et les Fauves.

Né au milieu du XIXe siècle, il est pourtant contemporain des impressionnistes. 
Bien que moins connu et apprécié du grand public que ces derniers, l'exposition mérite un affluence tout aussi grande que la récente exposition Monet.
Les sujets sont certes moins accessibles mais la beauté du traitement des oeuvres et l'originalité de l'artiste méritent amplement la visite.

La première partie de l'exposition présente les lithographies et les fusains de l'artiste, que l'on appelle improprement les Noirs. Ce sont en réalité des nuances de gris et de bruns sur des papiers parfois colorés. Pour saisir toute la subtilité des couleurs - car le noir est ici traité comme une couleur - et le travail extraordinaire sur la lumière, il faut venir au Grand Palais !
C'est vrai qu'on peut aujourd'hui être amusé, voire décontenancé par certains sujets - comme cette représentation d'un Oeuf à la coque à tête humaine - mais on est aussi bien envoûté par d'autres, plus ésotériques, comme Le Noyé sous ce grand soleil noir, évocation symbolique du chaos et de la fin des temps.




Mystérieusement, Odilon Redon que l'on décrit comme l'artiste du mystère et de l'inconscient était, dit-on, à l'opposé de l'image de l'artiste maudit qui nous fascine encore aujourd'hui. Il se qualifiait lui-même de bourgeois et préférait visiblement les intérieurs confortables aux errances réelles ou symboliques d'un Gauguin ou d'un Van Gogh.

A partir de 1900, il passe progressivement des Noirs à la couleur en utilisant huiles et pastels. Le résultat est spectaculaire, surtout sur les tableaux exposés dans la dernière salle du premier étage où le mélange des couleurs est à la fois osé et subtil.



Seule réserve, le déséquilibre entre les Noirs, très nombreux et les tableaux colorés qui n'arrivent qu'en fin d'exposition. Et à la fin, on en voudrait encore...

                                                               
 
                                                           ZHANG  cheng
 
 
 

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